mercredi 10 janvier 2007

George W. Bush va présenter son nouveau plan pour l'Irak

Cette nuit à 21 heures à Washington (02h00 GMT), le Président Américain George W. Bush va préciser les grandes lignes de nouveau plan pour une hypothétique vistoire en Irak pour une guerre qui à commencée en mars 2003. Selon des informations publiées dans les médias américains au cours des derniers jours, la mesure principale portera sur l'envoi étalé jusqu'au printemps de 20.000 soldats supplémentaires en Irak. La majorité d'entre eux seront déployés à Bagdad tandis que 4.000 seront affectés aux opérations dans la province d'Anbar, l'une des zones où l'insécurité, entretenue par des groupes armés sunnites, est la plus importante en dehors de la capitale irakienne.

A ce jour, 144.000 soldats américains sont déjà présents en Irak, le nombre d'homme le plus important ayant été atteint en janvier 2005 avec 160.000 hommes.
Le président Américain devrait annoncer que le transfert total des pouvoirs de sécurité aux forces irakiennes sera achevé en novembre prochain. Pour le moment, l'armée et les forces de sécurité irakiennes ne contrôlent que 3 des 18 provinces du pays, le reste relevant de l'US Army. Il n'y aura pas non plus de calendrier précis d'un éventuel retrait des troupes mais le président Bush devrait appeler le gouvernement irakien "à prendre ses responsabilités" pour mettre fin aux violences intercommunautaires qui embrasent le pays.
De même, George W. Bush va probablement aller à l'encontre de l'une des recommandations de la commission du Groupe d'étude sur l'Irak (Iraq Study Group) co-dirigée par James Baker et Lee Hamilton en refusant tout contact direct avec l'Iran et la Syrie. Il pourrait même, selon la presse américaine, qualifier ces deux pays "d'influences négatives" pour la stabilité de l'Irak. Anticipant ce ferme rappel à l'ordre, les autorités irakiennes ont déjà fait savoir qu'elles ne s'opposeront pas à l'arrivée de nouvelles troupes américaines. De même, Bagdad a promis que plusieurs chantiers législatifs seront bientôt bouclés.
Le président Bush a annoncé qu'il allait tenter de convaincre les Démocrates de soutenir son plan, les Démocrates ont d'ores et déjà annoncé qu'ils s'opposeraient à ce qu'ils qualifient "d'escalade". Qu'il s'agisse de Nancy Pelosi, la nouvelle speaker de la Chambre des représentants, ou de Harry Reid, le chef de file de la majorité Démocrate au Sénat, le discours est le même : "pas question de cautionner l'envoi de nouvelles troupes alors que le prix payé par les Etats-Unis s'avère déjà lourd au regard du chaos irakien" (le cap des 3.000 morts étant dépassé depuis peu, ainsi que 22.000 blessés et plus de 350 milliards de dollars dépensés).
Et selon une enquête USA-Today-Gallup publiée mardi, 61% des Américains interrogés sont sur la même longueur d'onde que les Démocrates. De même, un Américain sur deux estime que l'arrivée de nouvelles troupes ne changera rien à la situation sur le terrain. Mais au-delà de cette position affichée, les Démocrates hésitent sur le moyen de contrer le plan de Goerge W. Bush.
La loi ne leur permet pas d'obliger le président à ne plus envoyer de nouveaux contingents et leur seul moyen coercitif serait de refuser de financer ce plan pour l'Irak. Une telle décision serait néanmoins lourde de conséquences, les Républicains étant prompts à accuser leurs rivaux d'anti-patriotisme. Du coup, les Démocrates, dont certains sont mal à l'aise aujourd'hui pour avoir voté en faveur de la guerre en Irak, pourraient se contenter de faire passer une résolution affirmant leur opposition à l'envoi de nouvelles troupes en Irak. Conscient lui aussi de l'impossibilité de fermer les cordons de la bourse, le sénateur Démocrate Ted Kennedy va proposer un texte de loi qui obligera à l'avenir le président Bush à obtenir l'aval du Congrès pour l'envoi de tout soldat supplémentaire. "L'Irak est le Vietnam de George Bush, a déclaré Ted Kennedy. Et comme au Vietnam, la seule solution rationnelle est politique, et non pas militaire. Injecter plus de troupes dans une guerre civile ne changera rien."Joseph Stiglitz plaide pour un retrait des troupes. Les Démocrates hésitent aussi à réclamer un retrait total d'Irak, Russ Feingold, le sénateur du Wisconsin étant l'un des rares à l'exiger.